Est-ce le travail qui abrutit l'homme ou le travailleur qui s'abrutit par le travail ?
"Que reste-t-il d'étincelle humaine, c'est-à-dire de créativité possible, chez un être tiré du sommeil à six heures chaque matin, cahoté dans les trains de banlieue, assourdi par les fracas des machines, lessivé, bué par les cadences, les gestes privés de sens, le contrôle statique, et rejeté vers la fin du jour dans les halles de gare, cathédrales de départ pour l'enfer des semaines et l'infime paradis des week-ends, où la foule communie dans la fatigue et l'abrutissement ?"
Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations.
Raoul Vaneigem a écrit ses lignes il y a près d'un demi-siècle. Aujourd'hui non seulement les travailleurs sont toujours aussi abrutis mais en plus ils considèrent le travail qui les abrutit comme une bénédiction, une valeur de la république et du développement personnel. D'où notre question digne du bac de philo : Est-ce le travail qui abrutit l'homme ou le travailleur qui s'abrutit par le travail ?
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